Cultiver des poireaux

Voici une espèce d’ail, c’est-à-dire une liliacée. Il est bisannuel mais exploité dans sa année sauf, bien entendu, pour la production de la graine. Les botanistes, qui l’appellent Allium
porrum, le rapprochent de l’ail d’Orient, courant à l’état spontané dans toute la région méditerranéenne.
On le cultive pour ses feuilles, vertes dans leur partie libre, blanches à leur base, où elles sont engainantes et enterrées sur quelques centimètres.

Ce légume rafraîchissant et diurétique est un assaisonnement et aussi un aliment; on l’utilise cuit, en soupe ou en plats, et alors souvent à la
manière des asperges . Son emploi continuel oblige à en produire tout l’année
Le poireau n’est difficile ni sur le climat, ni sur le sol. Sa prédilection va cependant une terre substantielle, un peu argileuse, riche en engrais organique bien décomposé, profonde et assez fraîche.
Je retiendrai comme variétés particulièrement intéressantes : le gros court ou très gros de Rouen, le monstrueux de Carentan et le très long d’hiver de Paris: à citer aussi le jaune du Poitou sensible au froid.

la culture

On sème en pépinière, très dru (sur la base de 10-12 grammes, c’est-à-dire 3.500 ou 4.000 graines environ au mètre carré), de fin-février à mai et même juin. A la rigueur, on peut se contenter de deux saisons : lors de la première, qui prend place dans les derniers jours de février ou les tout premiers de mars, on ensemence sur côtière bien exposée pour repiquer en mai et récolter de fin-juillet à l’approche de l’hiver. Avec les semis de la seconde, qui vient vers le 15- 20 mai, on met en place à la mi-août et on a des produits en hiver et au début du printemps.

D’autre part, on sème directement en place, et alors très clair dans la deuxième quinzaine de septembre, pour arracher au printemps, à la suite des poireaux d’hiver.
Quand il y a lieu à repiquage,c’est-à-dire souvent, celui-ci se fait quand les plants ont la grosseur d’un crayon mince. Après les avoir choisis, on les habille en écourtant les racines à la moitié de leur longue supprimant l’extrémité des feuilles. La plantation se fait dans des rigoles profondes de 8-10 cm écartées de 20 à 25 cm, au fond desquelles on pratique au plantoir des trous espacés de 12 à 15 cm; après mise en place de chaque plant, on rebouche ceux-ci en y faisant couler de la terre fine ou du terreau, puis on arrose libéralement au goulot.
Par la suite, on binera à deux ou trois reprises; la première de ces façons comblant les rayons, les plants seront ainsi enterrés sur une douzaine de cm environ. Des arrosages répétés sont favorables, ils sont même nécessaires par sécheresse pour éviter la montée à graine; l’engrais liquide réussit très bien aux poireaux.

la récolte

La saveur du poireau décroit à partir d’une certaine taille, aussi on attendra pas qu’il ait pris tout son développement pour le récolter. On peut compter en moyenne 5 mois entre le semis et l’arrachage. Le rendement courant est de 5.5 kg à 7 kilos par centiare.
Pendant l’hiver, on peut laisser les poireaux sur planche pour ne les enlever qu’au fur et à mesure du besoin à condition d’abriter le sol du gel qui gênerait pour les enlever. Souvent aussi on les arrache au début des froids pour les mettre en jauge, assez serrés les uns près des autres; ils prendront encore de la grosseur.